Qu’il est bon de ne pas savoir faire ! C’est tellement reposant… Il n’y a rien à prouver à personne, c’est acté : je suis nulle.
(J’ai mis du temps à pouvoir me dire ça. À accepter même de pouvoir prononcer ces mots. )
Depuis que je suis à l’école, j’ai bien compris que l’on me demande d’être intelligente et bonne dans ce que je fais.
Alors, si je n’y arrive pas tout le temps, c’est que je suis ne suis pas bonne, et donc je suis nulle, évidemment !
Je suis effarée de constater ce que cette culture de la réussite créé chez beaucoup de personnes.
« Je suis nul(le). »
« Je n’y arrive pas. »
« Je ne peux pas faire ça, les autres vont penser que je suis nul. »
« Normalement, je devrais me sentir confiant, et bien non, j’ai peur que mes clients découvrent à quel point je suis nul. »
« Je ne peux pas le faire, je ne suis pas expert dans le sujet. »
En réponse à ce type de réflexion, généralement, nous entendons :
« Mais non, tu n’es pas nul. »
« Fait avec ce que tu sais faire, fais toi confiance. »
Le problème pour moi, n’est pas que l’on vous encourage quand vous vous sentiez nul.
Le problème est que souvent des personnes compétentes ne vont pas oser faire, à cause de leurs complexes ou niveaux d’exigence.
Et qu’à l’inverse, des personnes non-compétentes sur un sujet vont oser prendre la parole en n’étant pas très pertinentes, voir à côté de la plaque, mais vont savoir passer pour compétentes.
Dans un monde où la compétence et la réussite sont en ligne de mire, il est compliqué de faire le tri entre les professionnels compétents et les autres.
La nullité est pour moi un vrai sujet de réflexion.
Comment savoir si je suis compétent ou incompétent ?
Quelles sont les références ? Les points de repères ?
En réalité, la compétence est rarement ce qui pose problème. Car lorsque nous le sommes, nous le savons. En revanche, se sentir compétent, ou avoir confiance en ses compétences, est une autre paire de manches !
Car, ici, c’est le regard que l’on porte sur soi ou que les autres porte sur nous qui est en cause.
En regardant cela via les polarités, voilà ce que je peux vous proposer :
Quand vous dites, je suis nul. Vous vous identifiez complètement à cette polarité. Votre nullité est absolue, car c’est « je suis » qui l’est.
Sentez ce que cela génère dans votre corps comme sensations de se sentir nul ?
Ce n’est pas agréable hein ?
Ce n’est pas agréable parce que vous entrez dans une lutte, vous refuser cette réalité, tout en vous qualifiant de la sorte.
Je suis nul, mais je refuse de l’être, alors je lutte contre, mais je m’y accroche quand même.
Sentez le paradoxe ?
Si vous savez que vous êtes nul, assumez-le !
Vous ne pouvez pas faire cela, pourquoi ?
Parce qu’au fond de vous, vous savez que ce n’est pas vrai. Une part de vous, sait très bien qu’il y a de la compétence. Alors au lieu de reconnaître la lumière en vous, votre énergie est tournée vers le refus de votre ombre.
Et ça vous aide ?
Bien sûr que non, mais tout le monde continue.
Qu’est-ce qui se passe à cet endroit-là ?
Est-ce prétentieux de se reconnaître compétent ?
C’est quoi le problème d’être nul ?
Vous êtes nul dans plein de choses et vous le savez… c’est quoi le problème ?
En quoi être nul en jardinage, broderie, chirurgie, mécanique, comptabilité, informatique…. est un problème si cela ne vous intéresse pas ?
En pensant à toutes ces choses que vous ne savez pas faire, dites à voix haute « je suis nul et je me l’autorise ».
Il se passe quoi en vous ? N’hésitez pas à répéter cette phrase plusieurs fois. Normalement, c’est mieux que tout à l’heure, parce que vous pouvez reconnaître que ces activités ne font pas partie de vos compétences.
S’autoriser à être nul, c’est arrêter de lutter contre elle et de sortir d’une nécessité de se sentir compétent 100 % du temps, dans 100 % des activités.
Une fois que l’on accepte la part de soi complètement nulle… quel soulagement !
Cela signifie que je peux ne pas être (ou paraître) tout le temps compétent. Ouf !
Ok, mais je ne suis pas QUE NULLE.
En effet, je suis aussi compétente…
avec et sans reconnaissance
avec et sans confiance en moi
avec et sans emploi
avec et sans clients
etc … trouvez la formule qui vous correspond.
Quel intérêt de cette formulation ?
Prenez le temps de le sentir dans votre corps déjà.
Si je suis compétente avec un emploi, ok. Mais sans ? Arf !
Alors qu’en fait, en quoi le fait d’avoir un emploi est représentatif de vos compétences ? En rien.
Se détacher des projections et des liens que l’on fait avec notre compétence, nous libère et nous permet de la reconnaître pour ce qu’elle est.
Et ça fait tellement de bien !
Je suis nul et c’est OK.
Je suis compétent avec et sans….
Une fois que vous sentez dans votre corps que ces phrases « passent », alors vous entrer dans une autre étape.
Vous êtes maintenant libre de reconnaître et d’utiliser votre nullité et votre compétence de façons appropriées. Vous ne le subirez plus.
Par exemple, vous venez de vous former à quelque chose et vous vous sentez nul.
Est-ce que vous l’êtes ? Non, vous avez appris.
Est-ce que vous êtes très compétent ? Non, vous venez de commencer.
Ben alors !! ?
Rappelez-vous que l’apprentissage prend du temps. Vous n’avez pas été bon lecteur en une semaine. Alors foutez-vous la paix et donnez-vous le temps d’apprendre !
Vous n’êtes pas nul, vous êtes débutant. Cela n’a rien à voir.
L’expertise vient avec l’expérience. Vous le savez très bien, appliquez-vous le et ça ira.
Dans mon métier, un jeune hypno se sentira moins bon que moi qui ait 10 ans d’expérience. Heureusement, j’ai envie de dire ! Que ces 10 années m’aient servies à quelque chose. Et je me sens moins compétente qu’un thérapeute qui exerce depuis 20 ans… normal.
Dites-moi en commentaire, ce que cela vous évoque, ce que cela libère pour vous.